Nouvelle-Calédonie

Géographie et climat

La Nouvelle-Calédonie est une île de taille modeste, étirée dans le Pacifique dans le sens nord-ouest/sud-est et entre 20 et 23° de latitude sud, à un millier de kilomètres de l'Australie environ et à distance équivalente de la Nouvelle-Guinée et de la Nouvelle-Zélande. Le régime climatique, typiquement tropical, est soumis de façon caractéristique aux oscillations de la zone de convergence intertropicale, avec une saison humide principale située après le passage du soleil au solstice (de janvier à mars) et une saison sèche six mois plus tard entre septembre et novembre. Le reste du temps, l'île se trouve ou bien sous le flux continuel des alizés d'est porteurs de grains, ou bien sous l'emprise desséchante des cellules anticycloniques. Il existe toutefois un pic pluvial secondaire en juin. L'orientation de la chaîne montagneuse formant l'ossature de l'île, presque tangente aux alizés, donne naissance à un versant "au vent", très arrosé, et à un versant "sous le vent", partiellement protégé des chutes de pluie par l'ombrage du relief. La situation géographique de l'île, à proximité du tropique du Capricorne, l'expose à des périodes de sécheresse qui peuvent se présenter n'importe quand dans l'année.

En principe, elles se présentent même chaque année, mais leur durée est variable : il y a des années sèches et d'autres qui sont humides. Les montagnes centrales ne sont pas hautes, mais permettent l'existence de climats régionaux différents de ceux de la plaine et en particulier moins sujets aux stress hydriques. Les pics de Nouvelle-Calédonie, comme beaucoup de montagnes tropicales, sont souvent pris dans les brumes dés le milieu de la matinée, surtout en été, d'où un abaissement global de la température moyenne autorisant la présence de taxons non tropicaux sous ces basses latitudes, et à moyenne altitude.

Végétation et présence des Nothofagus

Avec Madagascar, Hawaï et la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Calédonie est l'un des lieux présentant le plus fort endémisme végétal de la planète. Les taux avoisinent allègrement les 90 à 100% d'endémisme au niveau de l'espèce dès qu'on s'élève en altitude. Si l'isolement de l'île est pour quelque chose dans l'originalité de la flore, la chimie des sols joue également beaucoup. En effet la roche mère superficielle est très riche en métaux habituellement rares dans les sols terrestres. Le nickel surtout (100 fois plus abondant, c'est une moyenne), mais aussi le manganèse (10 fois plus abondant, encore une approximation) rendent ces sols toxiques pour la plupart des plantes. Les sols en question recouvrent aujourd'hui un bon deux tiers sud de l'île : ce sont les sols ultramafiques. Les Nothofagus néo-calédoniens sont en quelque sorte confinés à ces sols, même s'il existe quelques cas de peuplements répertoriés en dehors. Les espèces N. discoidea et N. baumanniae le sont même de façon exclusive. L'espèce N. codonandra rarement et les espèces N. balansae et N. aequilateralis parfois, peuvent pousser en dehors de ces zones. Aujourd'hui, la flore originelle est devenue résiduelle et très dégradée, au point qu'il est difficile de s'imaginer sous quelles formes spontanées se présentaient les formations végétales dominantes avant l'intervention humaine. De vastes zones, exploitées pour leur haute teneur en nickel, ont été raclées et mises à nu si bien que les zones sauvages restantes sont rares et qu'il est difficile de dire si elles sont ou non représentatives de l'état global de la flore originelle, alors même qu'elles restent souvent indemnes - de par leurs exigences pédologiques très particulières - de la "pollution biologique" classique consécutive à l'apport de taxons étrangers. La végétation actuelle des zones ultramafiques a l'aspect d'un maquis d'arbres et d'arbustes au sein duquel le genre Nothofagus peut s'intercaler, sous la forme de poches.

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Origine géographique