Rusticité

N. alpina (syn. N. procera), rustique en France

Les Nothofagus tropicaux
Les conditions favorables au développement des espèces néo-guinéennes et néo-calédoniennes sont comprises dans une frange assez étroite (8 à 11°C de battement) qu'il serait difficile de reproduire sous le climat du Val d'Oise. L'optimum thermique varie beaucoup d'une espèce à l'autre, selon qu'elle pousse à basse ou à haute altitude, mais le point commun entre toutes ces espèces, c'est qu'on voit leur métabolisme chuter très vite dés lors qu'on les éloigne de leur optimum thermique, et que leurs régions d'origine montrent des extrêmes thermiques très peu prononcés. Certaines d'entre elles survivraient probablement en zone 10. Une plante assez connue, Anona cherimola, originaire de zones d'altitudes comparables (dans les Andes), est rustique dans certaines zones d'Espagne où elle est cultivée pour ses fruits. Les Nothofagus tropicaux craignent le gel et peuvent en souffrir dans les zones les plus élevées de leur aire géographique d'origine. Une expérience réalisée par Read et Hope (1989) a montré que les tissus foliaires des espèces de Nouvelle-Guinée se trouvaient endommagés de 50% vers -5,5° à -6°C.

Les Nothofagus tempérés
Les espèces tempérées de Nothofagus supportent toutes le gel. Elles ont même une résistance au gel plus élevée que les végétaux ligneux vivant dans les même régions de l'hémisphère sud. Malgré cela, cette rusticité est très en dessous de celle des végétaux de l'hémisphère nord. Le phénomène est peut-être lié à la relative douceur des latitudes moyennes de l'hémisphère austral sous influence océanique exclusive depuis très longtemps. L'absence d'un climat continental (sauf en Patagonie) a peut-être empêché l'émergence de souches génétiques réellement adaptées au froid. Les Nothofagus tempérés proviennent tous de régions soumises à la fois à l'influence alpine et à l'influence marine. La mer à la montagne, avec des températures nettement plus fraîches qu'en plaine mais en même temps une atténuation des excès grâce à l'influence permanente de la mer proche.
Ci-dessous, la résistance au gel de certaines espèces (température la plus basse supportée sans détérioration des tissus) :

N. antarctica :                                     -22°C
N. pumilio
:                                         -18°C
N. gunnii :                                          
-17°C
N. cunninghamii :                             
-16,5°C (feuilles)
N. dombeyi :                                      
-16°C (-10,5°C pour les feuilles)
N. obliqua :                                        
-15°C
N. nitida :                                            
-15°C (-13°C pour les feuilles)
N. solanderi :                                     
-15°C (-13°C pour les feuilles)
(var. cliffortioides)
N. betuloides :                                   
-12°C (-10°C pour les feuilles)
N. fusca :                                            
-10°C (-8°C pour les feuilles)
N. truncata :                                       
-10°C (-7°C pour les feuilles)
N. moorei :                                           
-8°C

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