Forêts de
Nothofagus alpina
au Chili et en Argentine

En dessous de 1.000 m d'altitude, N. alpina pousse en hêtraies mixtes avec N. obliqua et N. dombeyi, ainsi qu'avec des feuillus sempervirents comme Quillaja saponaria et Cryptocarya alba. Ces forêts sont presque toujours des formations secondaires âgées de moins d'un siècle, issues de semis et de rejets basaux, les peuplements spontanés ayant été déboisés. Il reste toutefois d'assez vastes hêtraies à N. alpina et N. dombeyi, cette association apparaissant plus haut avec Laurelia philippiana, Dasyphyllum diacanthoides et Saxegothea conspicua, tandis que N. obliqua cesse de dominer.

Vers sa limite supérieure en altitude, N. alpina s'associe parfois avec N. pumilio au sein de formations de transition. L'espèce peut également former des peuplements purs, mais ils sont peu fréquents. N. alpina est caractéristique des sols riches, équilibrés et bien drainés et colonise les ubacs, tandis qu'il est toujours absent des cuvettes soumises aux coulées d'air froid. Quand l'humidité décroît, N. alpina cède à N. obliqua et quand celle-ci devient forte, N. dombeyi prend le dessus, N. alpina préférant les sites intermédiaires. Au sein des formations forestières les plus âgées, les différentes espèces de Nothofagus surplombent généralement la canopée où les autres genres co-dominants culminent vers 25 à 30 m de haut. Ces forêts peuvent être assez ouvertes, permettant aux bambous Chusquea culeu d'envahir le sous-bois, mais d'autres fois la régénération par semis est impossible car des essences comme Laurelia sempervirens, Luma apiculata et Drimys winteri, tolérantes à l'ombre, monopolisent dans leur jeunesse les strates les plus basses, gagnant progressivement la canopée à l'âge adulte. Dans ce cas, N. alpina dépend des brèches et des perturbations locales pour se régénérer.

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Description de l'espèce