Forêts de
Nothofagus moorei
en Australi
e

Les forêts de N. moorei sont avant tout des forêts repliées sur les derniers contreforts montagneux encore favorables à l'épanouissement des formations tempérées. Cette espèce vit en effet sous des latitudes relativement basses (jamais plus au sud que 32°) où les formations spontanées de plaine sont déjà de type subtropical plutôt que tempéré. Donc l'espèce est reléguée aux sites d'altitude de la région considérée. 

Or, les montagnes de cette région sont limitées en hauteur (1.500 m maximum), de sorte que l'espèce se retrouve "coincée" dans une frange montagneuse bien délimitée et n'a aucune possibilité d'en bouger, sauf refroidissement du climat global. Les glaciations du Quaternaire ont éliminé N. moorei du sud-est de l'Australie, plus froid, et seul N. cunninghamii, un proche parent, a pu s'y maintenir et prospérer jusqu'à nos jours. Le climat actuel des montagnes de cette région conviendrait pourtant à N. moorei. Les peuplements dominés par N. moorei grimpent jusqu'aux sommets, endurant chaque année la neige hivernale et souvent pris dans les brumes pendant toute la journée. En descendant vers la plaine, l'espèce forme des peuplements de transition avec la forêt subtropicale au niveau de sa limite basse, sous la forme de poches ou même d'individus isolés. Les genres les plus fréquemment associés à N. moorei sont Doryphora et Quintinia puis, quand l'altitude augmente, Elaeocarpus, Tristaniopsis et Callicoma, enfin Ceratopetalum sur sol pauvre. Tous ces arbres sont de plus petite stature que N. moorei, mais l'espèce côtoie un peu partout les différentes formations à Eucalyptus et il existe des zones mixtes de transition. Les Eucalyptus sont plus hauts que les hêtres et surplombent la forêt environnante.

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Description de l'espèce