Nouvelle-Guinée

Géographie et climat

Située entre 0 et 12° de latitude sud, la Nouvelle-Guinée jouie à plein du régime équatorial, avec une très grande régularité des températures tout au long de l'année, un balancement saisonnier quasi inexistant et une distribution des pluies obéissant à deux maximums (vers les équinoxes) et deux minimums (solstices). La pluviométrie, même lors des mois les moins arrosés, est toujours excédentaire faire à l'évapotranspiration, sauf topographie bien particulière formant "ombre pluviométrique", comme c'est le cas dans la dépression du Sepik. Mais des cas de sécheresses relatives sont répertoriés. La situation géographique de l'île la préserve également des typhons de fin d'été austral qui ne font qu'effleurer l'extrême sud. La seule discontinuité dans ce climat très régulier provient du relief central, chaîne montagneuse étendue d'un bout à l'autre du pays et culminant un peu au dessus de 5.000 mètres. Elle impose un gradient thermique variant régulièrement avec l'altitude, mais la stabilité du climat de plaine est conservée, voire exagérée quand on s'élève en altitude. Le climat équatorial de montagne est très monotone. 

Dans les zones à hêtraies, l'amplitude moyenne annuelle (température moyenne du mois le plus chaud moins température moyenne du mois le plus froid), est de l'ordre de 1,5°C, presque négligeable. En revanche, l'amplitude thermique diurne est d'environ 10°C. Par exemple vers 2.000 m d'altitude, les minima nocturnes sont d'environ 8 à 10°C et les maxima diurnes voisins de 20°C tout au long de l'année. Les neiges éternelles apparaissent vers 4.600 mètres d'altitude. Sous les latitudes équatoriales, le gel fait son apparition vers plus ou moins 3.000 mètres.

Végétation et présence des Nothofagus

La Nouvelle-Guinée abrite de vastes forêts de Nothofagus tout au long de la chaîne montagneuse qui la traverse d'ouest en est. Les espèces y sont ici plus nombreuses que partout ailleurs - 14 reconnues à ce jour - et certaines vivent même sur d'autres îles de l'archipel comme la Nouvelle-Bretagne (N. starkenborghii et N. resinosa), Goodenough (N. carrii) ou Normanby (N. carrii et N. rubra). Pourtant, ces hêtraies restent très minoritaires, en proportion de la surface occupée, face aux autres formations forestières spontanées qui sont surtout de type équatorial en plaine, devenant subtropicales à tempérées chaudes entre 1.000 et 1.500 mètres d'altitude. Les Nothofagus sont surtout présents entre 1.500 et 3.000 m, au dessus d'une zone de forêt mixte dominée par des taxons très proches des chênes (Lithocarpus), des châtaigniers (Castanopsis) et des charmes (Pasania). En dessous de 2.000 m, les Nothofagus dominent moins fréquemment et s'inter-pénètrent plus volontiers avec la forêt de feuillus. Certaines espèces de Nothofagus vivent éventuellement en dessous de 1.000 m (environ 5% du recensement), dans des conditions pourtant bien particulières liées le plus souvent à la topographie : les "forêts de brouillards" où l'humidité reste quasi constante et où la nébulosité persistante fait décliner la température et les phénomènes de dessèchement. Parmi elles N.starkenborghii, N. rubra, N. carrii, N. crenata, et N. flaviramea. Au dessus de 3.000 m, on ne trouve pratiquement plus une seule espèce et les hêtraies cèdent la place à des formations dominées par des conifères. Les quelques espèces pouvant pousser au-delà de 3.000 m (jusqu'à 3.300 m maximum) sont N. stylosa, N. pullei et N. pseudoresinosa. Une particularité botanique frappante en Nouvelle-Guinée est la répartition de la flore en altitude : de 0 à 300 mètres d'altitude, la forêt tropicale néo-guinéenne est dominée par des genres et des familles apparentés majoritairement aux végétaux de l'Asie du sud-est, donc de l'hémisphère nord, tout comme la zone au dessus (formations subtropicales et chênaies, châtaigneraies et charmaies) qui, là encore, renvoie à l'hémisphère nord, tandis que la tendance s'inverse à moyenne altitude où les forêts de Nothofagus, puis celles de conifères appartenant aux Podocarpaceae et enfin les associations végétales des zones subalpines, rappellent surtout la flore de l'hémisphère sud. La zone climatique où prospèrent les Nothofagus jouit d'un climat doux à frais, presque toujours humide. Même les mois les plus secs restent bien arrosés. Des cas de sécheresses sont pourtant connus. Le gel est normalement absent de ces régions mais là encore, des cas sont connus (lors des sécheresses justement). Le sous-genre Brassospora est intolérant au gel, de sorte que celui-ci provoque des dégâts dans les peuplements. Ce comportement explique en grande partie l'absence du sous-genre au-dessus de 3.300 m, altitude au-delà de laquelle le gel devient un phénomène trop régulier pour permettre la survie de ces essences. Les autres espèces de Nothofagus non encore citées vivent dans les zones d'altitude typiques du genre (entre 1.000 et 3.000 m) et sont N. womersleyi, N. perryi, N. nuda, N. grandis et N. brassii. Les montagnes centrales de la Nouvelle-Guinée restent aujourd'hui encore relativement peu explorées et il est probable que de nouvelles espèces seront découvertes un jour ou l'autre, surtout dans l'Irian Jaya, moins connu que la Papouasie.

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Origine géographique